Le non dit de la « messe » de Kingakati

Le Chef de l’Etat a réuni récemment dans sa ferme de Kingakati située à une centaine de kilomètres de la ville de Kinshasa dans le Plateau de Batéké, sa famille politique constituée notamment des partis politiques appartenant à la Majorité présidentielle(MP) et des alliés dont le Parti Lumumbiste Unifié (Palu).Une rencontre qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive car, elle est survenue juste au moment où la révision ou non de la Constitution, principalement de son article 220 limitant à deux le mandat du Président de la République, domine l’actualité.

Le Président de la République fera la remise et reprise avec celui qui sera élu conformément à la Constitution
Aubin Minaku

Le Secrétaire général de la MP et Président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, qui en a donné la quintessence a dit qu’il n’a pas été question de faire un complot contre la République. C’est une rencontre qui a permis de faire le tour d’horizon de la situation politique du pays, arrêter des stratégies avant de faire des projections. En ce qui concerne le mandat du Chef de l’Etat, le speaker de la chambre basse a dit :’’Le Président de la République fera la remise et reprise avec le nouveau Chef de l’Etat qui sera élu conformément à la Constitution’’. Une réponse qui a laissé plusieurs personnes perplexes, surtout encore qu’il a ajouté que la question sur la révision constitutionnelle n’avait pas été abordée, se limitant de noter que si la situation l’exige, cela se ferait.
Chat échaudé craint l’eau froide.

C’est la situation qui se vit actuellement dans le camp de ceux qui prônent le slogan ‘’Ne touche pas à mon 220’’.Ils disent ne pas oublier le ‘’coup de force’’ de la Majorité qui en son temps, avait utilisé toutes les stratégies pour réviser la Constitution, en ramenant à un tour l’élection du Chef de l’Etat. Certains politiciens trouvent qu’il y a assez d’ouverture qui pour la révision constitutionnelle. A titre illustratif, le Chef de l’Etat a souhaité qu’il soit inscrit dans la «mère des lois», le quota de 30% attribué aux femmes. Ce qui devra réjouir les femmes et les motiver à appuyer sur la tenue d’un referendum. Autre ouverture, le calendrier électoral proposé par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) qui d’une part, veut des élections des députés provinciaux au suffrage indirect et de l’autre, rallonge le cycle électoral actuel jusqu’en 2017.Ce sont là, autant des fissures qui font déjà penser à une révision constitutionnelle.