Accélération de la chute des cours du pétrole à Londres et à New York

La dégringolade des cours pétroliers a repris de plus belle lundi 12 janvier à New York et à Londres. Ces derniers ont encore perdu près de 5 %, tombant à leur plus bas niveau depuis près de six ans, après la révision à la baisse des prévisions de cours de la banque Goldman Sachs. Le 6 janvier, le seuil symbolique des 50 dollars le baril avait été franchi sur le marché américain.

Ce nouvel accès de faiblesse du marché a également été nourri par la conjonction de pannes dont souffrent les raffineries aux Etats-Unis, qui menacent d’accélérer l’accumulation de stocks de brut. Le Brent a fini la journée en baisse de 2,68 dollars (- 5,34 %) à 47,43 dollars, son cours de clôture le plus bas depuis mars 2009. Cette baisse, la dixième en douze séances, est l’une des trois plus fortes enregistrées en une seule séance depuis 2011.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a quant à lui perdu 2,29 dollars, soit 4,74 %, à 46,07 dollars le baril après un plus bas à 45,90, jamais atteint depuis avril 2009. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a clôturé à 47,43 dollars, une première sous le seuil symbolique des 50 dollars depuis le 28 avril 2009.

EFFONDREMENT DE 60 %

Goldman Sachs a annoncé lundi avoir fortement abaissé ses prévisions de cours de l’or noir pour cette année, disant s’attendre à voir le Brent tomber à 42 dollars le baril d’ici trois mois, alors qu’il l’attendait auparavant à 80 dollars. Pour Tariq Zahir, de Tyche Capital Advisors, il est désormais difficile de prédire quel niveau pourra assurer un plancher au cours du baril. « Je m’attendais à ce qu’on touche 40 dollars à court terme, mais tout semble se passer plus vite qu’on ne l’imaginait », a-t-il dit.

Au total, le prix du baril s’est effondré de près de 60 % depuis son pic de juin dernier. Et ce mouvement commence à avoir un impact sur la production de pétrole de schiste aux États-Unis : le nombre de puits en production au Dakota du Nord est ainsi revenu à son plus bas niveau depuis 2010. Parmi les raisons de cette dégringolade : une offre très abondante, en provenance de l’Arabie saoudite notamment, et une demande qui reste atone en raison des mauvaises perspectives économiques mondiales.